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Des détachements allemands ont séjourné en la commune les 12 juin, 15 juin 18 juin, 19 juin, puis du 8 au 15 juillet (grosse occupation cette fois). Le Maire invite les victimes des pillages à déposer en mairie les listes des objets disparus. Aucune suite ne sera jamais donnée aux plaintes déposées. Pour étayer la chronologie de cette période, je pense qu'il est logique de publier in extenso le compte rendu de ces événements tragiques de juin 1940, qu'en fit le Maire au Conseil Municipal lors de la séance du 28 juillet 1940. « Le Maire fait au Conseil un exposé des faits qui se sont déroulés dans le commune en juin : du dix à la fin du mois et au début de juillet, et des initiatives qu'il a dû prendre.

Le 9, le 10 et le 11: nombreux départs des habitants malgré l'avis contraire du Maire Le 11 Juin : dernière communication avec la Préfecture, il n 'y a aucune raison d'évacuer Guerville, sauf ordre de l'autorité militaire. A partir de ce moment la Commune reste sans liaison aucune avec /extérieur. Pour obtenir des renseignements sur la situation et la conduite à tenir, M. le Maire décide d'aller à Versailles. M. l'abbé LABORDA accepte de /y conduire le vendredi 14 juin au matin. Le voyage est particulièrement pénible parmi les réfugiés qui encombrent les routes et il ne donne aucun résultat: impossible de pénétrer dans Versailles. Le même jour, vers 16 heures, la première patrouille allemande traverse Guerville. Il y a de légers incidents provoqués par l'initiative dangereuse d'un habitant : le Maire, par une intervention énergique parvient à éviter les conséquences désastreuses qui auraient pu en résulter pour toute la Commune.

Le 15 juin: au matin, arrivée d'un détachement allemand motorisé, occupation de quelques maisons vides. Ordre est donné /e soir à M. le Maire de réunir toutes les armes d la Mairie : elles sont apportées le lendemain.

Le Maire fait apposer une affiche invitant les habitants au calme "Quelques habitants ont été assez courageux pour ne pas partir sans en avoir reçu l'ordre : leur conduite a été en tous points honorable. Les soldats allemands sont chez nous : que personne ne s'en effraie, ce sont des hommes comme nous. Je vous demande de les recevoir dignement: soyez corrects et polis envers eux. Je vous recommande aussi de leur donner tout ce dont ils pourront avoir besoin dans la mesure du possible."

Le 16 juin : départ du détachement.

Le 18 juin: dans la matinée, arrivée d'un nouveau détachement dont l'état-major s'installe au Château de la Magne. Le même jour, Madame DUMONTEIL ayant l'argent nécessaire en caisse, M. le Maire la requiert de payer les allocations militaires aux bénéficiaires présents.

Le 19 juin : départ du 2ème détachement allemand. Le pays reste absolument calme, les évacués volontaires reviennent peu à peu chez eux.

Le 8 juillet: arrive un détachement allemand assez important qui cantonne dans le bourg jusqu'au 15 juillet: les habitants sont obligés de fournir logement e t cantonnement à la troupe. Au début de juillet, ne voulant pas que les familles des mobilisés souffrent du non­paiement des allocations militaires, M. le Maire va à Versailles: il obtient 10 000 Frs de M. le Trésorier Payeur Général et avance lui-même 7 000 Frs pour que puissent être payées les allocations échues. Le Maire tient à féliciter personnellement Madame BOULOT, secrétaire, qui est restée à son poste : a refusé de partir puisque le Maire demeurait dans la Commune. Il tient à remercier Madame BOURSOT qui n'a pas abandonné son poste et qui s'est dépensée sans compter pour assurer son service. Remerciements également à M. l'abbé LABORDA Ramon : en restant à son poste, il a donné un bel exemple de calme aux habitants, il a contribué dans une large part au ravitaillement du pays en pain. Le Conseil, d l'unanimité, s'associe aux félicitations et remerciements que le Maire adresse à ceux qui l'ont aide.. »  

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