VIII – Les Artistes et les Ecrivains
Dès ces années de la fin du siècle, Senneville attire des artistes et des écrivains.
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Les premiers furent Monsieur et Madame Isnardon qui s’installèrent dans la ferme des Fillancourts. Madame Isnardon était cantatrice à l’Opéra et fut très célèbre. Les Isnardon vinrent à Senneville juste peu après la première guerre mondiale.
Dans les années 20, Monsieur et Madame Gevel achetèrent la maison des Trois-Cornets et devinrent des "parisiens sennevillois". Voici comment Claude Gevel évoque, dans son roman "Aline", notre village qu’il appelle "Quietfond" : (le narrateur s’adresse à Aline)
"…Au bord d’une petite place, l’épicerie donnait à boire et à loger… Je m’installai dans une chambre fraîche dont la fenêtre ouvrait sur un massif d’opulentes pivoines. Au-delà, des près s’étalaient sur l’autre versant… En lacets paresseux, une route blanche montait vers deux hameaux posés à la lisière des arbres… La ligne des bois suivait la crête et, de chaque côté de ce cirque minuscule, s’élargissait en une lourde nappe sur les pentes…"
"... Si tu viens, si tu lis ces pages, tu jugeras toi-même du décor… Tu comprendras quelle impression d’harmonie et de retraite m’a invinciblement retenu… Tu connaitras l’étroit cimetière dont le mur bas déborde de buis et d’ifs, où les tombes sont encadrées d’herbes folles et de fleurs…"
Claude Gevel a écrit de nombreux romans, des pièces de théâtre ; une vitrine de l’exposition présentait des photos de Claude Gevel et évoquait son œuvre ainsi que celle de Madame Gevel qui, sous le nom de Lina Miga, publia des recueils de poèmes.
Claude Gevel était le beau-frère du musicien Jean Wiener. La mère de celui-ci avait acheté dans les années 20 une maison à Senneville et Jean Wiener y venait. Il y a écrit, en 1924, le concerto franco-américain joué alors aux concerts Pasdeloup. Les disques nous permettent encore d’apprécier cette musique typique des années 1920.
La maison de Madame Wiener fut achetée en 1927 par Maurice Donnay qui y habita jusqu’en 1945. Maurice Donnay, en 1927, était déjà un écrivain très connu. Une comédie, Lysistrain, le fit remarquer en 1892 et il fut un des auteurs de pièces de théâtre les plus célèbres entre 1895 et 1914. Elu à l’Académie Française en 1907, il continua, après la première guerre mondiale, d’écrire pour la théâtre, parfois en collaboration avec Lucien Descaves, Henri Duvernois, et publia de nombreux volumes de souvenirs. Le dernier "Mon journal" fut publié après sa mort (1945). Une vitrine était consacrée à la présentation de cet écrivain dont la silhouette était familière aux anciens sennevillois.
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Senneville a également attiré et inspiré de nombreux peintres.
La "galerie" de tableaux évoquait les œuvres de Gaston Ballande (qui habita dans l’actuelle rue de la Ballanderie), de Charles Pinçon, que tous les Sennevillois connaissaient, de Mr Chamot, qui continue de peindre Senneville, comme font Mme Weil et Mr Lévi dont les charmantes aquarelles égayaient des panneaux un peu austères. Une composition décorative de Roger Chapelain-Midy (gendre de Mr Alipe qui habita longtemps rue des Costières) et un portrait de Frédéric Thévenon par "Miss Patt", complétaient la collection. Il nous manquait des œuvres de Cyprien Boulay qui habita, lui aussi, à Senneville.
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Les enfants de Senneville réalisèrent, à l’occasion de l’exposition, des dessins évoquant le village, et leurs "œuvres" souvent très colorés formaient un panneau intéressant.
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Notre travail aurait pu être plus complet, notre description de Senneville vers 1900 surtout plus complète. Peut-être, bientôt, encouragés par l’intérêt suscité par l’exposition, reprendrons-nous, chers lecteurs, nos recherches. Nous comptons sur vous pour nous aider à "ressusciter" le passé en fouillant dans vos souvenirs et vos greniers…
Nous espérons aussi que Senneville conservera toujours le charme apaisant que traduit si bien cette vue Générale.
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